Découvrez sans plus attendre toutes les techniques pour repiquer efficacement un morceau à l'oreille !

Comment retrouver les notes d'une chanson à la guitare

En musiques actuelles, il est malheureusement très courant de trouver des tablatures fausses ou incomplètes. C'est parfois à se demander si ceux qui les éditent ont réellement entendu les morceaux avant d'en faire la transcription. Les songbooks sont généralement plus fiables, mais les erreurs y sont également monnaie courante. Dans le pire des cas, il n'existe ni tablature ni songbook.

Seule solution : de bonnes oreilles et de la patience !

Repiquer un morceau à l'oreille s'avère souvent difficile, et ce pour plusieurs raisons : tempo élevé qui rend l'écoute de chaque note impossible, instruments masqués par d'autres ou noyés dans des effets (reverb, chorus, delay, flanger, etc.), multiples choix de doigtés possibles, identification complexe des techniques de jeu employées, etc.

Fort heureusement, il existe plusieurs astuces pour s'assurer d'avoir une tablature correcte à 99,9%.

Repiquer une chanson à l'oreille avec Reaper

Aujourd'hui, de nombreux logiciels permettent de ralentir la vitesse de lecture d'un morceau très facilement — le plus célèbre étant VLC. Toutefois, cela s'accompagne souvent d'une forte dégradation du son, car l'algorithme utilisé n'est pas optimisé pour ce type d'utilisation. Ainsi, plus la vitesse de lecture sera réduite et plus le résultat sonore sera approximatif, ce qui n'est finalement pas d'une grande aide pour le repiquage. Il faut ajouter à cela la difficulté à isoler un passage et l'impossibilité de créer des boucles. Toutes ces limitations rendent évidemment le repiquage extrêmement long et fastidieux.

Pour éviter ces désagréments, il faut impérativement utiliser un logiciel qui intègre un mode loop (boucle) et une fonction de time stretching, c'est-à-dire la possibilité d'allonger ou de raccourcir la durée d'un fichier audio sans en modifier la hauteur. C'est le cas du séquenceur Reaper qui s'avère idéal pour cet usage (et bien d'autres également, mais ce sera l'objet de futurs articles).

Reaper est disponible pour Windows, Mac OS X et Linux (avec Wine) et dispose d'une version d'évaluation de 60 jours intégrant toutes les fonctionnalités du logiciel. Vous pouvez tout de même continuer à l'utiliser sans limitation au-delà des 60 jours et sans devoir acheter une licence.

Rendez-vous sur le site officiel pour télécharger et installer Reaper : http://www.reaper.fm/

Ajoutez le fichier audio de votre chanson dans Reaper

Cliquez sur le menu Insert, puis sur Media file, et sélectionnez le fichier audio de votre choix.

Vous pouvez aussi procéder par simple glisser-déposer.

Une fois fait, Reaper analyse votre fichier audio et crée un nouveau fichier portant l'extension .reapeaks dans le même dossier. Ce fichier est utilisé pour l'affichage de la forme d'onde. Si vous le supprimez, Reaper le créera de nouveau à la prochaine ouverture du projet.

Définissez la zone de travail pour sélectionner la partie de la chanson que vous voulez repiquer

Il vous faut maintenant sélectionner la portion du fichier sur laquelle vous allez travailler. Désactivez d'abord le magnétisme de la grille en cliquant sur le bouton Snap situé dans la barre d'outils en haut à gauche. Ainsi, vous serez plus précis pour définir votre zone de travail.

Faites un clic gauche sur la timeline (sans relâcher le clic) pour définir le premier point de la boucle, puis déplacez la souris vers la droite ou vers la gauche (tout en maintenant le clic) pour définir le second point de la boucle. Au relâchement du clic gauche, la boucle sera créée.

Pour ajuster plus précisément la boucle, survolez l'un des deux triangles situés sur les bords gauche et droit de la boucle. L'icone change alors de forme. Faites un clic gauche, puis déplacez la souris (tout en maintenant le clic) pour agrandir ou raccourcir la boucle. Zommez et dézommer au besoin avec les touches + et - pour une meilleure visibilité. Une fois fait, cliquez sur le bouton Locking situé dans la barre d'outils en haut à gauche pour verrouiller la boucle.

Cliquez sur le bouton Toggle Repeat situé dans la barre de transport (ou appuyez sur la touche R) pour activer la lecture en boucle.

Faites un clic gauche sur la timeline vers le début de la boucle pour placez le curseur de lecture et cliquez sur le bouton Play situé dans la barre de transport (ou appuyez sur la barre d'espace) pour débuter la lecture.

N'hésitez-pas à isoler les passages vraiment délicats avec une boucle très petite. Cela m'est déjà arrivé d'isoler une seule note pour vérifier si l'attaque était faite au médiator ou en legato !

Ralentissez la vitesse de lecture pour mieux entendre les notes à repiquer

La vitesse de lecture est accessible depuis la barre de transport sous l'appelation Rate (ou Playback Rate dans l'infobulle). Par défaut, sa valeur est fixée à 1.0, soit la vitesse de lecture normale. Sous cette valeur, un curseur permet de modifier la vitesse de lecture : déplacez-le vers la droite pour augmenter la valeur et vers la gauche pour la diminuer.

Vous constaterez alors que la hauteur des notes n'est pas respectée, car le mode time stretching n'est pas actif par défaut. Pour l'activer, faites un clic droit dans la zone Playback Rate (sur le texte ou le curseur) et cliquez sur Preserve pitch in audio items when changing master playrate. Désormais, la hauteur d'origine sera préservée quelle que soit la valeur de la vitesse de lecture.

Malgré l'efficacité de cette technique de repiquage, il est parfois quasiment impossible de s'assurer de la justesse d'une transcription avec cette seule méthode. Voyons pourquoi et comment y remédier.

Comment repiquer les notes d'un morceau dans les cas difficiles

Comme évoqué en introduction, le mixage complique souvent le travail de repiquage. Même les meilleures oreilles du monde sont impuissantes face à un instrument sous mixé. Citons le célèbre exemple de l'album ...And Justice For All de Metallica où la basse est quasiment inaudible. Hélas, il existe peu de solutions pleinement satisfaisantes. Il est parfois possible de trouver sur YouTube les pistes isolées d'un mixage, mais cela concerne une minorité de morceaux. Bien souvent les plus connus d'ailleurs, ceux-là même où les tablatures sont nombreuses et de bonne qualité.

À défaut, on peut toujours comparer le mixage studio avec différentes versions jouées en concert, mais encore une fois, cette solution n'a rien d'idéal. Avant que les tablatures ne soient aussi nombreuses et accessibles, la plupart des musiciens repiquaient tout simplement les morceaux en assistant aux concerts de leur groupe préféré ! Évidemment, c'est une méthode que je ne conseille plus vraiment d'adopter aujourd'hui, car en plus d'être très onéreuse, elle est de toute façon impossible dans la plupart des cas : groupes disparus, concerts dans d'autres pays, difficulté à être suffisamment près des musiciens, capacité de mémorisation limitée, etc.

On peut toujours se rabattre sur la vidéo, mais il est souvent difficile de trouver des vidéos de concerts de bonne qualité, et certains morceaux n'ont même jamais été joués (ou filmés) en concert. Quand cela est possible, il faut évidemment privilégier les vidéos officielles (DVD ou Blu-ray) pour assurer une qualité audio et vidéo optimale, et si les plans de caméra le permettent, on peut affiner sa transcription en observant les doigtés des musiciens. Pensez aussi à vérifier les clips, car il est fréquent d'y voir des plans plus ou moins rapprochés sur chaque membre du groupe. Malheureusement, les musiciens changent souvent leurs doigtés en concert. Et dans le pire des cas, ils ne jouent même pas ce qui est présent dans la version studio, ce qui rend alors tout comparatif inutile ! C'est notamment très courant pour les solos de guitare par exemple. Certains groupes (comme Dream Theater) conservent tout de même des doigtés rigoureusement identiques à ceux qu'ils ont utilisé en studio, mais cela reste assez rare.

Ultime solution : les vidéos de reprise (amateur ou professionnelle) et les tutoriels vidéo. Aucune certitude que les versions proposées soient correctes, mais cela vous permet au moins de les comparer à la vôtre. Dans tous les cas, vérifiez systématiquement vos transcriptions en les comparant avec un maximum de sources différentes.

Et si tout cela échoue, il reste toujours l'instinct et l'expérience !

Mettez-vous à la place du musicien et essayez de raisonner comme lui. Pensez à son style de jeu, ses gammes et techniques préférées, et demandez-vous quels seraient les doigtés les plus logiques pour lui. Par exemple, un guitariste comme Yngwie J. Malmsteen utilisera essentiellement la gamme mineure harmonique et un jeu en sweeping / economy picking, alors qu'un autre comme Patrick Rondat sera presque exclusivement sur de l'aller-retour. Le jeu d'un David Gilmour se basera beaucoup sur les bends, celui de Joe Satriani est très tourné vers le legato. Buckethead n'utilise presque jamais le sweeping, mais il est très friand de tapping à 2 mains. James Hetfield est un roi de l'aller simple et il n'utilisera l'aller-retour que pour des vitesses vraiment trop extrêmes. D'autres comme Mark Knopfler préfèrent jouer entièrement aux doigts. À vous d'étudier le style de chacun pour que vos transcriptions soient les plus fidèles possibles.

Vous êtes maintenant prêts pour décortiquer vos morceaux préférés dans les moindres détails ! Alors à vous de jouer (ou plutôt d'écouter) !

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